"Si on s'habituera sur la paille, avec tant de femmes?" Ce 21 mai 1940, Gisèle Weil est enfermée au Vel d'Hiv comme 5.000 autres femmes de nationalité allemande et autrichienne raflées, convoquées ou arrêtées, en tant que "ressortissantes de pays ennemis" .
Gisèle, Juive et Allemande est, comme la plupart de ses compagnes, une réfugiée qui a fui le nazisme. C'est une femme amoureuse et aussi une femme aux abois. Elle écrit assidûment ses "pauvres lettres bleues" à son amant mobilisé, fait intervenir un avocat, espère désespérément
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prouver ses ressources au coeur des ces "embêtements les plus graves" où la vie n'est plus qu'un "joli tas de m..."
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La lettre (en signature et au revers de l'enveloppe) confirme la constitution de groupes de femmes, à l'intérieur du Vel'd'Hiv'. Gisèle Weil fait partie du cinquième. Le numéro 12 se réfère-t-il directement à elle, ou - ce qui est probable, à un sous-ensemble?
Les conditions de circulation du courrier (entrées et sorties, censure, fourniture du "papier bleu" etc) restent à établir dans un cadre où les communications sont interdites (l'interdiction des journaux est mentionnée à nouveau dans la correspondance de Gisèle Weil)
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"Ecris-moi enfin, à ton Pipaillou, qui ne plus fumer, plus aimer, plus..." La lettre a été retrouvée avec d'autres lettres antérieures et postérieures à la période du Vel d'hiv dans une décharge publique par le Docteur B Hély.
D.B.
Source documents Centre de Documentation Juive Contemporaine / Recherche issue des travaux de Jean-Pierre Guéno pour "les Diamants de l'Histoire" à paraître octobre 2010 Editions Jacob Duvernet
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